Across north America 7

Toujours à Salt Lake City, les tourtereaux reviennent trempés des orteils aux fourches. Courte pause, Véro sort de son pyjama, départ pour le Wal-Mart, genre de carrefour ou leclerc local. Ces soir, on se fait une bonne bouffe et on sort boire un verre! Cool! Bonne bouffe, on sort. On a repéré un rade à deux pas du camping, un coupe-gorge si on en croit la façade. On rentre, on en a vu d'autres. SLC, pour ceux qui ne le saurait pas encore, est le fief de l'Eglise de Jesus Christ des Saints des derniers jours, autrement dit des mormons. Les lieux de débauches, (cqfd les bars) sont des "clubs privés" dont il faut devenir membre si l'on veut y avoir accès. Moyennant 4$, je reçois donc la clé (une par groupe suffit) et nous passons la porte du monde du vice!!! La soirée est riche. Nous sommes les bêtes curieuses, l'attraction du soir. Je papote avec un peu tout le monde, des mecs m'abordent pour apprendre comment on dit "je t'aime" en français!! Un gars du Montana (Andrew... pffff) passe la soirée avec nous. Il est complètement déchiré (il repartira au volant de son pick-up non sans avoir écrabouillé la main droite de Véro en tombant de son siège!). Très sympa, on parle de l'Europe, il rêve de partir sur les traces de ses ancêtres. On parle de paix, de l'entente des peuples. Son potes, Chad, encore plus déchiré que lui, se partage entre le micro du karaoké et notre table. Entre chaque massacre musicale, il nous paie une tournée. Il veut nous impressionné, nous, les "riches et éduqués" français. Il est parfois limite agressif mais Andrew le recadre, lui dit qu'on super cool et qu'il est hors propos. Des mecs dehors essaient de nous convaincre, Tony et moi, d'aller à Las Vegas. C'est là que tout se passe et en plus, notre accent français nous assurera de ne pas passer une nuit seul!!! Une soirée spéciale donc. Il est temps de rentrer. Ca va être coton, rond comme des queues de pelles les français (moi en tout cas, c'est sûr). Merci my god, on est à 100 mètres. Le lendemain, on décide de se lever tôt. Euh... à la majorité, non à l'unanimité. Nous partons à 10 h pour le désert salé. Je grimpe dans la voiture, un tomawhak fiché dans le crâne, la paupière gauche collée. On fonce sur la 80, direction Wendover. Le désert salé. La piste de vitesse où sont battus régulièrement les records (le premier datant de 1935, chronométré à 301 miles/h!!!). Encore une fois un décors de dingo, une étendue blanche, immense. On fait une halte à Wendover. On s'tape un mexicain. La ville est à cheval entre l'Utah et le Nevada. Pas compliqué, au Nevada, le jeu est légal, un casino se dresse à le frontière Wendover ouest. On décide de se faire une boucle par le désert. On fera vite demi-tour... on fait du 20 miles à l'heure, on a 100 miles à faire, le reservoire est un peu juste. Deux heures de belle ballade malgré tout, qui nous a fait passer par Gold Hill, ville fantôme, par un village au bout du bout d'une route. Le nom m'échappe mais sur la route en repartant du village du bout du bout (vraiment, en fin de route), j'y ai vécu une des expériences les plus traumatisantes de toute ma vie: j'ai écrasé un animal sauvage (domestique c'est kif-kif mais là, c'était un raton laveur, sauvage donc). Je roulais à bonne allure, le soleil, lentement, partait se coucher. Je scrutais les gazelles imprudentes éventuelles au loin, alors que le problème était là, sur la route, devant la voiture. Je l'ai vu, il a juste eu le temps de tourner la tête, me jetant un regard plein de surprise et d'incompréhension (je n'oublierai jamais ce regard!), trop tard. Roue avant droite, boom, roue arrière droite, scritch. J'ai assassiné un racoon. Tout le monde dormait dans la voiture. Sursaut général. J'ai roulé une heure de plus, boom/scritch en boucle dans les oreilles, la p'tite tête se tournant vers moi devant les yeux... Ceux-ci se sont remplient d'eau à une ou deux reprise, horrible. Partis à 10h, nous arrivâmes au camping à 22h (tout ça en caisse!), le temps pour Lia et Anthony de faire leur sacs, direction la gare, ils prennent le train pour San Francisco à 23h30. 21h de train... Bizarre sensatiton de les voir filer comme ça, prenant de l'avance, bondissant vers l'ouest à travers les rocheuses. Bon vent! Tchou-tchou! Dernière nuit à SLC. Le lendemain, à deux, nous roulons vers les dunes de sables blancs, à 2h au sud, également appelées little Sahara. Superbes. Un petit désert, là, sous nos yeux ahuris!! Nous sommes dans un camping, seuls. On hésite... y'a p'têt' des bêtes, des fous armés jusqu'aux dents... On reste, advienne que... Euh, en fait, c'est aussi un site pour les quads. Pis y'en a, y z'aiment bien rouler dans les dunes de nuit... j'ai dormit 28 minutes, Véro 12. Bizarrement, on avait pas trop envie de rouler le lendemain. Journée off dans les dunes... on change de campings, évidemment. Je me fais une sieste, mange une banane et part dans le désert! délire! Deux heures de ballades dans les dunes, sans visuels sur la cicvilisation. Je me suis senti comme un rescapé d'un accident d'avion, qui marche pendant des heures, qui grimpe une dune immense, plein d'espoir, pour ne trouver derrière qu'une dune plus grande encore... c'était chouette. Très réaliste aussi car j'ai omis d'appliquer sur mon délicat visage mon écran total chéri, fait que j'ai cramé. Retour à la voiture, Véro à trop pris le soleil elle aussi, plus genre insolation que pigmentation de l'épyderme, fine équipe! On décide malgré tout de prendre la route jusque dans le Nefvada, à Ely où nous arriverons vers 21h. Motel, une bonne nuit étant plus que nécessaire. La route est une fois de plus fantastique. Des lignes droites interminables dans des décors de western. Appelez moi Clint. Calamity "Véro" Jane conduit un moment puis me laisse le volant. Je comprend en m'installant. Le soleil est bas, on voit que dalle (oui! on va vers l'ouest!). Merci! Le vrai lit nous remet à peu près d'aplomb (moi en tout cas) et nous reprenons la route direction Winnemucca, à priori sans grand intérêt, si ce n'est que cette bourgade faite de casinos et de motels tient lieu de décors au bouquin que lit Véro. Il faut qu'on voit ça. La route est un vrai trip, one more time. On passe par Eureka et par Austin, villes fantômes, anciennement minières. Arrivés à Winnemucca, pour faire les choses bien, on prend une piaule dans un motel-casino! Là, je reviens du bar. J'y ai mangé le spécial du jour, chicken wings et french fries, siroté quelques Bud (king of beer) et observé la faune locale. C'est fumeur! j'y retourne. Le lendemain, on prend la route vers le sud, direction Tahoe Lake. On y va tranquille, en se balladant sur les petites routes desertiques du coin. Elles nous conduisent dans d'autres villes fantomes (anciennement... minières, 2 qui suivent), notemment Union Ville, devenue un genre de refuge pour quelques gens désireux d'être au calme. Trois ou quatre grosses propriétés sont là, au fond de Buena Vista Valley. On prend la Highway 80, passe par Carson City, capitale du Nevada, puis la 50 vers South Lake Shore. On se trouve un camping au bord du lac. Il fait froid. 2000 mètres d'altitude, début de soirée: 7°. On trouve un spot, monte la tente. On papote avec un couple de Reno, habitué du coin. Nous sommes dans une station de ski type Courchevel, pour friqués, tout y est cher et il y a des belles bagnoles partout. On retourne au camp grignoter un bout. On se fait un feu et déposons sur la grille quelques cotes de porc... miiiamii!! On plonge sous la toile et on se mate un docu sur les evangelistes américains, "Jesus Camp"... étonnant, non? C'est effrayant à voir. Véro s'endort avant la fin. J'ai les pieds gelés. Au loin (pas si loin en fait!) une meute de loup (à vue de nez 1000-1500 bêtes) se fait entendre: OUUUUUUHHHOUOUUOUOUOUUU. Pas de panique, j'ai vu plein de film dans lesquels les hommes sympathise avec les loups... Danse avec les loups!!! Une complicité attendrissante unis le gars et la bête. Ma bonne étoile prendra soin de nous, je le sais! dodo. Quelques heures plus tard, trois orteils bleu-noirs, bonnet, écharpe et gants toujours en place, j'ouvre le zip de la tente... euh, il neige... le sol est blanc, il neige! Tabernouche! Hier encore, nous étions dans un décors désertique, il faisait chaud, et là, il neige. Tout va bien. Je fais du café. Ballade en voiture. Le temps nous empêche de voir à quoi ressemblent les environs, les nuages sont bas. On part en ville boire un coup, petit pub irlandais sympa dans lequel nous retournerons dans la soirée écouté du blues live, des gars et une chanteuse qui font ça depuis longtemps, ils sont rôdés, enthousiastes, c'est cool. Après quelques hésitations, on a décidé de se la jouer aventuriers de l'extrême et de se refaire une nuit sous la toile. L'alcool nous fait presque oublier qu'il ne fait que 2°. Moins en fait, il y du gèle ici et là. Le lendemain, il fait super beau! La nuit fût rude, mais là, il fait beau! Café, ballade sur la plage que je longe sur 1 km (1H30 aller-retour... autrement dit un bon rythme). Le golf de ces messieurs est lui aussi sur le bord du lac. Curieux je m'approche de la verte pelouse. WATCH OUT!!!! entends-je. Je tourne la tête et vois passer une petite balle blanche devant moi.... pffffffuit, ploc! Gloups (ça c'est moi). J'ai eu chaud. Je m'éloigne, le pognon ne fait pas le golfeur! Véro est partie coté bois, voir les ours (si, si. Il y a des ours aussi!). On se retrouve sur la plage et entamons une petite partie de freesbee, histoire de voir s'il nous reste quelque souvenirs des leçons de Jean. Pas mal! Le vent perturbe queqlue peu nos trajectoires, mais c'est pas mal, c'est p... oups, Véro vient de rater le disque, qui est venu s'échouer violemment sur ses dents!!! bong! Ca va? Ouais ouais, f'est bon! Elle saigne, sa lèvre gonfle! Ca va t'es sûre? ouaip, fure. fuper, top shafpe, on remet fa! Respect, admiration, une force de la nature la Véro. On chill. L'endroit est à tomber. Un lac de 72 km de circonférence, à 2000m, entouré de sommet enneigés culminant, je crois, à 3000m; reposant, relaxant, bienfaisant. On part consulter internet dans un café, on se prend des sushis et hop! troisième nuit en environnement hostile, même pas mal! On arrive au camping et on constate que le gars qui s'occupe du camping nous à déposer du bois et à même préparé un feu, une sorte de prêt-à-allumer maison, sympa! On se fera une flambée demain matin. Spectacle de Gad Elmaleh et dodo! Le beau temps est à nouveau au rendez-vous ce matin. Petit-dèj, flambée, 2 à l'heure. On finit de plier le campement à 13h. C'est partit! On prend la 89 (ou 94... pffff!) qui longe le bord du lac, stop à la baie d'émeraude et son eau... verte, bravo. On prend une marche. Pause, Véro continue sans moi. Le froid combiné à l'étroitesse du sac de couchage (qui interdit la position avec jambes repliées) m'ont laissé un genou fébrile. Là, on est à Reno, dans une piaule au 14è étage du Sands Regency Casino Hotel. Ouais, grand écart... on s'y fait! Je viens de me prendre un bain!!! 'sti, après 4 jours sans grand confort (c.a.d. sans douches (c'est peut-être ça qui tenu les ours à l'écart, sacré répulsif (ça me tenait à l'écart de moi-même)). Euh, tous les casinos sont fumeurs... j'y retourne.

Comments

[Jo]

Allo Greg,

petit coucou entre deux marathons...la route, la route, putain la route ! Je t'imagine assez bien entre les horizons funambulant sur ce fil d'asphalte, entre rêve et réalité, magie et hallucinations...à tout de suite...je te laisse méditer la petite vidéo suivante

http://www.youtube.com/watch?v=sHzdsFiBbFc

Jo

[Anlo]

Greg, je crois qu'il faut que tu t'avoues quelque chose........... quand tu seras grand tu ne pourras pas être ni gardien ni propriétaire de zoo, parce qu'entre : les écureuils, les bisons, les ours, les ratons laveurs...... en tout cas pas un zoo animalier.........humain peut être!!!!!
Bisous